Découvrir l'ultracyclisme avec la Poco Loco

Découvrir l’ultracyclisme : je participe à la Poco loco Montpellier – Barcelone

C’est en traînant sur les réseaux sociaux que je discute avec un des fondateurs de la Pocoloco. Elle me parle de la course qu’elle organise, 700 km en 8 jours. Après un petit calcul, je me dis pourquoi pas, c’est jouable. Après tout 700km je l’ai fait plusieurs fois déjà, puis en 8 jours c’est seulement 87km/jour.

À vrai dire à ce moment-là, je ne me doute pas qu’il existe plusieurs évènements de bikepacking organisés dans le monde entier. Pour moi, le voyage en sacoche ou en mode ultraléger est une histoire personnelle. En gros, Caroline m’a littéralement fait sortir de ma grotte 😅.

Alors sans trop y réfléchir je m’inscris à la Pocoloco sur le 700 route (le 700 gravel me tentait bien, mais pour une première expérience, je prends le plus simple).

Voilà comment je me suis lancé dans l’ultracyclisme.

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Qu’est-ce que l’ultracyclisme ?

L’ultracyclisme est une épreuve de cyclisme, le plus souvent en autonomie (pas d’assistance ni mécanique ni alimentaire, etc.), de très longue distance. Ça peut être sur route, chemin ou VTT. 

L’itinéraire peut être imposé ou non. Si celui-ci est imposé, il faut suivre la trace GPS fournie par l’organisateur. L’organisateur peut appliquer d’autres règles plus ou moins strictes vis-à-vis de « l’autonomie » de la course.

Mais ce n’est pas tout, il y a aussi une barrière horaire à respecter afin de ne pas être éliminé.

Sur la Poco Loco, celle-ci est de 8 jours.

Photo prise par Jean-Baptiste DELORME  lors de la course ultracyclisme Poco Loco Montpellier - Barcelone 700 route
Photo : Jean-Baptiste DELORME

Pourquoi je me lance dans l’ultracyclisme ?

Après plusieurs années de voyage à vélo, nous commençons à avoir notre petit train-train. Avec les enfants, le voyage à vélo prend de plus en plus un rythme de vacances club med

Arrêts en camping, sur des aires de jeux, manger à heure fixe, etc.

Sortir de notre zone de confort à vélo, on a testé lors de notre escapade en Islande où nous avions envie de nous pousser physiquement et mentalement. Là nous avions emprunté de magnifiques routes, poussé notre vélo, traversé des gués à 0°C, bravé le vent, bref nous en avions pris plein les yeux et les cuisses, et on avait adoré au point qu’on s’était promis d’y retourner un jour !

Puis on a repris notre train-train de voyageurs à vélo en famille. Voyager avec les enfants à vélo, j’adore ça, mais ce que propose l’ultracyclisme est différent dans le sens où on s’arrête le moins souvent possible afin d’aller le plus loin possible en un minimum de temps. Chose compliquée à faire avec des enfants…

Découvrir l’ultracyclisme est pour moi l’opportunité de me challenger sur ma passion du voyage à vélo même si certaines épreuves d’ultracyclisme n’ont rien à voir avec le bikepacking. Personnellement les épreuves qui m’attirent pour le moment sont celles qui ressemble le plus au bikepacking, en prendre pleins les yeux sur de longues distances plus que la simple performance physique.

Mon objectif pour cette première course

Clairement, mon objectif pour cette première course d’ultradistance à vélo est la découverte. 

Cet événement sera :

  • ma première participation à un événement vélo,
  • ma première participation à une course d’ultracyclisme,
  • mon premier voyage à vélo seul (même si finalement je n’étais pas vraiment seule),
  • mon premier trip à vélo où je parcourais plus de 100 km/jour, et plusieurs jours d’affilés,
  • ma première fois à vélo en montagne,
  • mon premier col à vélo.

Si je fais cette course, c’est un peu pour en faire un peu plus qu’à l’ordinaire. Et donc, ne pas me limiter aux 87 km minimum/jour pour être Finisher.

J’avais donc dans l’idée de terminer la Poco Loco Montpellier-Barcelone en 4 jours et demi. Un objectif qui me semblait atteignable pour mon niveau. Je vous dis ce qu’il en a été plus bas dans le bilan.

Ma préparation à la Poco Loco

Est-ce que je me suis préparé pour ma première course d’ultracyclisme ?

Alors, en général je ne me prépare pas plus que ça pour nos voyages. Principalement du petit vélotaf (quand je travaillais) puis lorsque le beau temps revient, on se fait quelques sorties “pique nique” le week-end avec les enfants.

La pocoloco, c’est 700 km (annoncé, oui, parce que dans les faits j’ai 762 km à parcourir 😅) en 8 jours maximum. 

Alors dans ma petite tête, ça nous fait 87 km à parcourir par jour pour ne pas être disqualifié. En voyage, on parcourt entre 50 et 70 km par jour avec les enfants, avec un bon chargement et pour ma part une remorque de 55 kg coffre vide. Donc si on regarde ça comme ça, ça ressemble à un simple voyage à vélo. Niveau distance pas peur ! Puis on a l’habitude de partir plusieurs jours sur de grandes distances.

Découvrir l'ultracyclisme par la poco loco. Itinéraire sur route 700km entre Montpellier et Barcelone
Itinéraire de la Poco loco Montpellier – Barcelone 700 km

Là, il y a tout de même un challenge à relever en plus de la distance, c’est le dénivelé. On part de Montpellier pour finir à Barcelone. Donc si vous me suivez bien, il y a les Pyrénées entre les deux villes. Et c’est ça qui m’inquiète un peu.

Découvrir l'ultracyclisme et les tendances de dénivelé de la Poco Loco  entre Montpellier et Barcelone sur la 700 route. 11530 de dénivelé positif.
Courbe de dénivelé de la Poco loco Montpellier Barcelone

Bin oui, avec une remorque, on limite les dénivelés, même si ça se fait tout doucement.

Cet événement est parfait pour une débutante comme moi. Je vais pouvoir me tester, voir un peu mon niveau, gérer ce nouveau setup bikepacking plus léger qu’à l’habitude et tout ça sans avoir un gros stress de temps. D’ailleurs, je ne suis même pas obligé de rouler de nuit pour être dans les temps même si la nuit tombe vite à cette période de l’année (octobre).

Ma préparation était simple :

  • augmenter la distance journalière. En voyage on n’a jamais dépassé les 100km journaliers,
  • rouler plus souvent pour habituer le corps à rester plus longtemps sur le vélo,
  • être sûr que mon vélo était bien réglé pour y être bien longtemps : j’ai effectué une étude posturale (mieux vaut tard que jamais). D’ailleurs, des exercices d’assouplissement et de renforcement musculaire m’ont été conseillés pour compléter la posture 😉 (bon j’avoue n’avoir pas été très rigoureuse sur ce point),
  • essayer de trouver un peu de dénivelé : pas évident prêt de chez moi,
  • apprendre à suivre une trace GSP sur un appareil : j’ai tendance à me simplifier la vie et suivre des itinéraires balisés et de choper une “pseudo carte” aux offices de tourisme.

J’avais 3 mois et demi pour me préparer !

Dans la réalité :

Résumer Garmin : 

  • Juin : 142 km
  • Juillet : 822 km – Voyage en famille
  • Août : 430 km – avec une sortie de 100 km
  • Septembre : 570 km – un petit week-end vélo 68 km + 144 km

Pour le renforcement musculaire, j’avais déjà repris depuis 3 mois. J’avoue qu’en septembre avec la reprise des activités, les enfants, etc. j’ai un peu lâché.

Faire de grosses sorties n’est pas évident avec les enfants. Si on veut faire un week-end, il faut qu’on les place chez les grands-parents et tous et tous…

Mon matériel que j’emporte avec moi

Le couchage

Je ne savais pas trop comment prendre cet événement. Si je la tenterais hard et peu dormir ou si je me contentais de faire plus qu’à l’habitude. Cette réflexion à son importance, car en aventure à vélo, c’est le couchage qui détermine le chargement. 

Un couchage en extérieur implique de prendre : 

  • un sac de couchage (ici j’ai choisi un 0°C),
  • un bivy,
  • un matelas.

Je n’ai encore jamais bivouaqué à l’arrache avec un simple bivvy dans un abri de fortune trouvé sur la route. C’était la touche hors de ma zone de confort.

Si on décide de prendre plus de confort et de passer nos nuits à l’hôtel, on allège considérablement le vélo. L’inconvénient de l’hôtel, c’est que ça implique une organisation et légèrement plus de contraintes avec le risque de ne pas trouver un logement.

👉 J’ai choisi l’option indépendance avec tout le matériel de bivouac, mais je ne m’interdisais pas l’hôtel si l’occasion se présentait ou en cas de mauvais temps. Je vous explique comment se sont passées mes nuits plus bas dans le bilan 😉.

Photo du vélo avec son chargement en bickepacking lors de la Poco loco
Photo : Jean-Baptiste DELORME

Les vêtements

L’épreuve a lieu en Octobre et on traverse les Pyrénées. Donc l’idée est de prendre des vêtements qui permettent de passer du chaud au froid en restant au sec en faisant attention à ne pas prendre de choses inutiles.

Il n’y a pas de transport de bagage donc il me faut des vêtements qui peuvent passer partout aussi.

D’ordre général, en voyage à vélo, tous les vêtements qu’on emporte peuvent être portés sur le vélo sans gêne (même le pyjama 😂). Il est aussi important de ne pas se charger de choses inutiles, mais d’être en possibilité de se changer pour rester toujours au sec (ou ne pas sentir le wd40 parce que la bombe à explosé dans la sacoche). 

J’opte donc pour : 

  • mes deux pantalons dont le petit nouveau qui est déperlant,
  • un débardeur,
  • deux t-shirts longs dont un jaune pour être voyant sur la route,
  • deux paires de chaussettes,
  • une sous-couche chaude (que je n’utiliserais pas, mais j’ai toujours peur d’avoir froid la nuit)

J’ai aussi une paire de chaussures « normales » pour marcher, car je trouvais la saison trop froide pour les sandales.

Et aussi de quoi me protéger de la pluie : 

  • gants imperméables,
  • sur chaussure imperméable,
  • pantalon imperméable,
  • veste imperméable.

Sans oublier le froid : 

  • gants chauds,
  • doudoune.

Le reste

Dans le reste on a : 

  • kit de réparation en cas de crevaison,
  • du scotch renforcé (m’a déjà dépanné plus d’une fois),
  • petite pharmacie,
  • les appareils électroniques (GPS, lampes, téléphone),
  • les chargeurs.

Toutes ces bricoles prennent aussi de la place l’air de rien.

La Poco Loco Montpellier – Barcelone : Le bilan

Je pense que finalement, je suis arrivée assez « fraîche » à Barcelone. J’aurais pu continuer plusieurs jours sur le même rythme. Donc je n’étais pas en mode course, mais plus en mode voyage sans enfant 😂.

Tout de même, à la moitié du deuxième jour, je commence à ressentir quelques douleurs au genou gauche. Alors je lève le pied et fais plus de pauses pour laisser reposer mon genou. Je ne veux pas risquer de me faire vraiment mal. En fait, cette journée est l’une des plus dures, car il y a beaucoup de montées assez longues. Je décide aussi de déclipser mes chaussures, car je sais qu’il n’y a pas de réglage.

Ma stratégie a payé, car en fin de journée je ne ressens plus de douleurs 🎉.   

En ce qui concerne les nuits, finalement je les ferais tous au chaud, je vous explique : 

Le premier jour, je crève grâce à un magnifique bout de verre qui a joué l’opportuniste. Pas de problème, je trouve même une petite placette avec un banc pour changer ma chambre à air tranquillement. À ce moment-là, deux participantes finissaient leur journée et me demandaient si j’avais besoin d’aide. Je leur réponds que non, ça va aller. La crevaison, c’est quand même le seul truc obligatoire à savoir réparer quand tu fais du vélo.

Et une fois la nouvelle chambre installée, voilà que j’essaie désespérément de regonfler mon pneu. Mais rien ne se passe. Et oui, ma pompe toute neuve n’a pas voulu fonctionner. J’étais verte d’être bloquée à cause de cette foutue pompe.

C’est au bout de 20 minutes que passe Fatima et s’arrête pour me prêter sa pompe. OUF ! Nous voilà repartis ensemble. 

En fin de journée, on se recroise pour affronter un patou qui tenait la garde au milieu de la route. Elle avait réservé un logement pour le soir, et voulait demander au groupe si quelqu’un était intéressé de partager le logement. Voyant le temps qui s’annonçait, j’étais candidate. D’ailleurs, nous avons fini trempés ce soir-là et on était bien contente de trouver un radiateur pour faire sécher nos affaires.

C’est comme ça que nous avons fini par nous retrouver chaque soir pour partager un logement. 

Les 5 jours de vélo furent un réel plaisir. De magnifiques paysages, un temps parfait pour pédaler, rencontrer d’autres participants sur la route…

Physiquement tout allait bien jusqu’au moment où je pose les pieds devant l’Eroica café. Là, mon petit doigt gauche me lâche… 

Aujourd’hui, soit 4 jours après mon arrivée, où je complète ses lignes, je ressens encore des fourmillements dans celui-ci.

Après en avoir discuté avec d’autres participants, quelques pistes me sont suggérées pour la prochaine fois afin d’éviter ça.

En conclusion, cette expérience positive d’ultra m’ouvre d’autres intérêts au vélo. Je découvre une autre pratique du voyage à vélo, ici un mix entre le dépassement de soi et le voyage. Je découvre aussi cet univers qui m’était jusqu’alors inconnu. Je sais d’or et déjà que je vais m’inscrire à d’autres épreuves de ce type, en commençant par le GravelMan Verdun-Paris, mais cette fois-ci avec Axel.

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